Après la reprise en main du vol précédent il y a un peu moins d'une semaine, nous reprenons donc la formation avec les tours de piste. C'est aujourd'hui que je vais réaliser l'importance de voler régulièrement pour ne rien oublier de son apprentissage ! 

Nous n'avons pas quitté le parking que les difficultés commencent. Nous écoutons l'ATIS pour récupère les dernières informations aéronautiques, le QNH, le vent, sa force. Mais c'est en anglais et l'articulation très approximative. Avec les grésillements par dessus, je n'y comprends rien et j'ai besoin d'attendre que le message passe en français. Je sens que le vol va être laborieux ! 

De fait, dès le début du vol, je commets effectivement une erreur. Dès que les roues ont quitté le sol, je me mets en palier pour prendre de la vitesse. Et j'en prends ! Au moment de tirer sur le manche pour commencer l'ascension, Michel annonce la couleur : "A cette vitesse, si tu avais des volets, tu arracherais la structure ! Ne dépasse pas la VSE à 110km/h !" 

Sur le terrain, un EC75 fait des tests. J'entends le pilote parler sur la fréquence. Michel collationne. Il va falloir clairement définir nos intentions sur les tours de piste. De là-haut, l'hélicoptère - qui pèse dix fois plus que nous - paraît tout petit et ressort difficilement du paysage alentour. Je le vois à peine. Nous ne sommes portant qu'à 500m de lui... Si nous convergions l'un vers l'autre, nos vitesses conjuguées nous ferait nous rejoindre en 6 secondes à 300km/h... D'où l'importance de communiquer pour connaître nos positions et nos directions. 

En vent arrière, parallèle à la piste, j'essaie de tenir mes paramètres tant bien que mal. C'est en finale que ça se gâte : "Arrête de marsouiner", me dit Michel. L'avion passe son temps à passer au-dessus et en-dessous du plan, ma vitesse n'en fait qu'à sa tête et je suis à deux doigts de me retrouver trop haut et obligé de faire une Prise de Terrain en "S" (PTS). 

"Une fois dans l'axe, tu ne touches plus à l'assiette, seulement au roulis. Si tu es trop haut, tu fais une PTS. Si tu es trop bas, tu remets des gaz !", me lance mon voisin. Ca a l'air facile mais je me rends compte que je me crispe. Alors je respire un grand coup et relâche la pression de ma main sur le manche. Ca va déjà mieux.

Je tire le manche pour chercher les 90km/h et j'essaie de bloquer mon bras en me disant qu'à partir de maintenant, l'avion ne basculera plus ni vers l'avant, ni vers l'arrière... Je regarde le point d'aboutissement. Ca arrive vite ! Tirer sur le manche... Doucement... Pour faire l'arrondi... Sans remonter !!... Soulager la roulette et faire un freinage aérodynamique... 

Michel rentre les volets, remet le compensateur au neutre et me dit de remettre les gaz. Nous refaisons l'exercice quatre fois. Ce n'est pas parfait mais je suis quand même content. J'ai l'impression de ne pas avoir tout perdu et d'avoir gardé en tête de précieux conseils. Le fait de tout écrire au retour de chaque vol aide sûrement car j'ai pu relire mes notes avant d'aller au terrain et cela m'a aidé à me souvenir de ce que j'aurais sûrement oublié autrement. 

J'ai hâte d'arriver au prochain vol pour améliorer ma tenue de paramètres et de mes posers pour en faire des réflexes.