Aujourd'hui, cela fait près d'un mois que je n'ai pas volé. En plus d'une météo peu favorable, nous avons joué de malchance. L'ULM a souffert d'un problème de magnéto qui a mis du temps à être résolu malgré les efforts de l'équipe technique. A cinq reprises, j'ai dû annuler mon vol. Mais aujourd'hui, tout semble être rentré dans l'ordre. 

Comme d'habitude, j'ai particulièrement hâte de reprendre les commandes. Et comme d'habitude après une longue période sans voler, et sûrement trop pressé aussi, je ne suis pas assez concentré... 

Dès la montée pour le premier tour de piste, je sens que je ne suis pas au top aujourd'hui. J'ai fixé mon attention sur le rond-point qui nous sert de repère pour passer en vent arrière et j'en ai oublié de stopper l'ascension ! "On va peut-être penser à se stabiliser", me dit Michel en poussant sur le manche. Je regarde l'altimètre : 1,100 pieds ! 200 pieds de trop... Comment est-ce que j'ai pu ne pas le voir ??

La veille je me suis couché à 3h... Pas très malin. Je court littéralement après l'appareil. 

En finale, c'est l'anarchie complète dans les paramètres. La vitesse est mauvaise, nous sommes trop haut, je marsouins à tout va. Un vrai manège. 

"Quand tu seras lâché, si tu n'a pas volé depuis longtemps et que tu reprends l'appareil sans te préparer, ça ne peut rien donner de bon et tu seras mauvais", sanctionne Michel. Ca fait mal, moi qui prétend vouloir devenir instructeur un jour. Je me promet qu'à l'avenir, je ferai la fameuse "musique", célèbre chez les pilotes de voltige. Je me préparerai en pré-visualisant les actions que j'aurai à réaliser et en me les récitant mentalement. Ca n'a l'air de rien mais cela permet de se mettre dans de bonnes conditions. 

"Bon, ton plan était vraiment mauvais mais le point positif, c'est que je n'ai presque pas eu à intervenir sur les commandes et tes arrondis étaient bons !"

Et bien voilà ! La prochaine fois, je me couche tôt, je me récite le vol, je m'acharne à tenir mon plan et ça devrait être bon pour le lâché !