Date : 28/12/15
Jours sans voler : 6
Temps de vol (tdv) : 0:35
Total tdv : 17:00
QNH : 1030
Vent : 140° 05kt
Terrains : 1
Poser : 6
Total poser : 101
Pour ce nouveau vol, j'ai mis toutes les chances de mon côté pour travailler efficacement ce qui pêche encore : l'approche. Je me suis bien reposé ce weekend, me suis couché à une heure raisonnable hier soir et j'ai révisé le vol mentalement ce matin avant de partir. Je sais exactement ce que j'ai à faire et je compte bien l'appliquer. La météo est bonne.
Je ne peux pas en dire autant de ma compréhension de l'ATIS. Le message en anglais grésille à tout va et je ne saisis pas un traitre mot des informations transmises. Je me contenterai du message en français.
Nous nous lançons plein gaz sur la piste. Les roues quittent le sol et j'entame la montée.
Soudain, Michel tire la manette des gaz complètement en arrière. Le moteur est au plein ralenti et ne délivre plus de puissance ! Je regarde l'altitude : 300 pieds QNH... Le terrain est à 108 pieds d'altitude... Je divise rapidement par trois pour avoir un ordre d'idée : nous sommes à 60m d'altitude, sans moteur et avec une vitesse en chute libre annonçant un prochain décrochage. La situation n'est pas brillante, je dois réagir.
"Bon bah on fait quoi là ?!" - Michel reprend les commandes. "Il aurait fallu faire quoi à ton avis ?" Effectivement, en y repensant, je n'ai pas fait grand chose. Avec le recul, je repense à ce que j'ai lu dans la théorie : en cas de panne au décollage, chercher à se poser tout droit et conserver la vitesse si possible en jouant sur l'assiette. Michel a l'air tout content de son effet ! A la fin du vol, il s'amusera à mimer ma réaction telle qu'il l'a vue ! Je me promets de ne plus me laisser reprendre !!
En finale, je suis toujours trop rapide. Je ne comprends pas pourquoi et réalise que je ne tire sûrement pas assez sur le manche. L'appareil est déjà compensé à fond mais ça ne suffit pas, je dois insister pour garder mes 80km/h.
Je me concentre vraiment sur l'approche. C'est ce qui me préoccupe et que je veux résoudre en priorité dans ma formation. Mes arrondis sont mauvais mais je m'en moque, je sais que je saurai les refaire et me focalise sur la recherche de bons points de repères pour réussir à me caler correctement sur le plan de descente.
A chaque fois, je me retrouve trop haut. Nous enchaînons les Prises de Terrains en "S" (PTS). Je me dis qu'il faudrait que je débute mon approche de plus loin pour ne pas me retrouver trop haut.
Malheureusement, Michel décide de faire des Prises de Terrain en "U", c'est-à-dire des posés rapprochés, comme je serai sensé en faire le jour où j'aurai une panne et chercherai à me poser le plus rapidement possible sans avoir le luxe de m'offrir une longue approche.
En quittant la piste, nous nous élevons en ligne droite jusqu'à 500 sol puis nous mettons en vente arrière après une rapide étape en vent traversier. Le but est de se retrouver à une hauteur correspondant à deux fois l'angle de plané.
En passant à la hauteur des chevrons du seuil de piste, Michel me donne le signal de mettre le moteur au ralenti. Désormais, nous planons sans moteur... J'engage le rapprochement à 30° comme nous l'avons déjà vu. J'essaie d'évaluer le moment propice pour mettre l'appareil en base. Comme je ne suis pas encore au point sur une approche normale, je vise trop court et nous sommes trop haut. Qu'importe, dans cette configuration de vol, c'est un moindre mal et il vaut mieux être trop haut que trop bas, situation irrécupérable et sans avenir sans moteur.
Au moment de l'arrondi, j'ai toujours cette sensation d'avoir encore de la marge sous l'appareil et je suis encore surpris de sentir l'appareil toucher un peu durement la piste en herbe. Sur une piste en dur, nous rebondirions où donnerions du fil à retordre au train... Devant nous, droit en plein milieu de la piste, un chien noir nous regarde l'approcher, moteur à pleine puissance ! Il s'écartera quelques dizaines de mètre avant que nous passions à sa hauteur.
A la fin du vol, mon impression est mitigée. Je suis content d'avoir fait six poser, je sais que j'ai identifié ce qui n'allait pas, sans avoir eu l'occasion d'aller jusqu'au bout et corriger ce que je voulais. Michel me dit qu'il est normal de se planter au premier poser mais que j'aurais dû corriger ensuite. Trop de petites choses n'allaient pas, vu de l'extérieur. Intérieurement pourtant, je sais que j'ai fait un pas en avant et me promets de profiter de cette période où je vais voler tous les jours pour corriger cela.