Saison 2 - Vol 27 - Un grand moment : le lâché !



Paramètres de vol !


Date : 14/01/16

Jours sans voler : 15

Temps de vol (tdv) : 0:45

Total tdv : 19:00

QNH : 1013

Vent : 080° 08kt

Terrains : 1

Poser : 4

Total poser : 117

DESCRIPTION, AUTO-CRITIQUE, CHOSES APPRISES


- "C'est volable aujourd'hui Michel ?"

- "Oui, il n'y a qu'un léger crachin, ça ne sera pas gênant pour travailler"

 

La météo n'est pas terrible mais nous voici donc parti pour un nouveau vol. Je suis content, je craignais que celui-ci ne soit annulé ! Il y a très peu de vent, ce sera idéal pour perfectionner l'approche car la dernière fois, ce n'étais pas encore ça. 

 

Nous sommes au point d'arrêt de la 08. J'ai bien dormi la veille et je me suis mis en condition avant de me rendre à l'aéroclub. Du coup, je me sens à l'aise et commence à dérouler la visite cabine avant de faire les essais moteur. 

 

"Tu as déjà vérifié tes sangles ! Suis la même chronologie que d'habitude sinon tu finiras pas tout mélanger et ne plus te souvenir de ce que tu as vérifié !", me lance Michel. Toujours rester concentré. 

 

Le moteur a des ratés à bas régime, comme s'il allait caler mais sans jamais se résoudre à le faire vraiment. Michel fait quelques tests, met le réchauffage carburateur quelques secondes. La température et la pression sont ok, nous nous alignons alors. 

 

J'annonce tout à haute voix. Vitesse de rotation, mise à plat, coup de frein rapide, passage des 400 pieds sol et vérification que les volets sont rentrés. A 600 pieds QNH, c'est la mise en vent traversier. C'est parti pour deux tours de piste. 

 

En vent arrière, je décide de faire une approche longue, histoire de bien travailler le maintient de la vitesse et conserver un plan régulier. Michel approuve : du moment que je lui montre que je contrôle ma machine et ma trajectoire, ça lui va. 

 

Et de fait, tout se passe très bien. La pente est constante, l'avion est stable, les paramètres sont maintenus. Je vise le point d'aboutissement et pose l'appareil en soulageant la roulette avant. "Tu aurais pu mettre légèrement du pied à droite en te posant et mais ça allait. On était un peu en dessous du plan en courte finale mais tu as mis un filet de gaz au bon moment donc ça allait". Encourageant ! 

 

Nous faisons l'exercice une deuxième fois et tout se passe bien. Au moment où je m'apprêtais à remettre les gaz pour redécoller, Michel réduit tout et se met à freiner en orientant la machine vers le taxiway. 

 

C'était le moment que j'attendais : le lâcher ! Michel arrête l'appareil. "Tu es prêt, tu es en forme et il n'y pas de vent. C'est le  moment de faire ton lâcher !", m'annonce Michel. Il se désangle, débranche son casque, range ses affaires se prépare à sortir. "Tu vas avoir 70kg en moins, adapte ton approche pour que l'appareil ne plane pas trop loin et n'hésite pas à remettre les gaz en cas de doute". Il descend. Me voici seul à bord... 

 

Le sentiment est étrange : un mélange d'excitation et de sérénité. Je suis impatient de montrer que je peux faire un tour de piste seul. En même temps, intérieurement, ces deux tours de piste m'ont rassuré et je sais que je peux le faire. Mais je veux le faire bien alors je prends sur moi pour ne pas me laisser déborder par les sentiments et commence à répéter à haute voix ma check-list au point d'arrêt. 

 

La piste est devant. A côté de moi, personne. Je suis seul à bord ! Je mets les gaz et ne tarde pas à décoller. Au sol, je vois Michel qui remonte le taxiway à pied en direction du parking Est. Il faut mériter cette confiance alors je m'applique. Je parlerai tout le vol à haute voix pour décrire chacune de mes actions. 

 

Pour être sûr de mon approche, je vise large et m'éloigne du seuil de piste avant de passer en étape de base. La machine est prête, je me suis annoncé. Je réduis tout, vais chercher la vitesse de finesse max à 90km/h et ne touche plus à la commande de profondeur. Je préfère me retrouver un peu sous le plan quitte à remettre un peu de gaz plutôt que de faire des PTS. 

 

Au seuil, je regarde loin et fais l'arrondi sans trop cabrer pour éviter de remonter. Poser réussi, je suis vraiment content. Je retourne sur le taxiway et me prépare à renouveler l'exercice. 

 

En vent arrière, je sens que je suis moins concentré. La fatigue sûrement. Les paramètres se sont moins bien stabilisés, je prends donc le temps de le faire avant la mise en base. 

 

L'approche se déroule mieux encore que la précédente dans le sens où j'ai eu à gérer une petite "dégueulante". A quelques mètres du seuil de piste, l'appareil a soudain perdu de l'altitude et de la vitesse. J'ai dû remettre des gaz, rétablir la vitesse et vérifier que l'altitude me permettrait de rejoindre la piste. 

 

Quelques secondes plus tard, je posais les roues sur la 08, quasiment sans secousse. Un quasi kiss landing ! Je me dirige vers le parking où Michel m'attend. Je termine ma check-list et ouvre la porte. J'ai le droit aux félicitations ! "Fais attention en rentrant à moto, dans l'euphorie, on peut perdre sa vigilance..." 

 

Je rentrerai tranquillement. C'est sûr, aujourd'hui était une étape importante dont je me souviendrai. Une étape vers la suite du programme : l'étude des pannes, de la navigation et de quelque chose que j'appréhende un peu : la radio et son flot d'informations condensées !