Saison 3 - Vol 29 - Premier vol solo complet



Paramètres de vol !


Date : 21/01/16

Jours sans voler : 3

Temps de vol (tdv) : 0:30

Total tdv : 20:05

QNH : 1021

Vent : 240° 06kt

Terrains : 1

Poser : 3

Total poser : 124

DESCRIPTION, AUTO-CRITIQUE, CHOSES APPRISES


L'heure est venue de déployer ses ailes pour de bon. Pourtant, ce jour-là, nous avons failli ne pas voler : les clefs du hangar étaient introuvables ! Ce n’est qu’au prix de quelques contorsions que nous avons pu nous faufiler à l’intérieur du hangar et ouvrir de l’intérieur trois battants sur les quatre. Le Cardinal n’étant pas très grand, cela nous a donné suffisamment de marge de manœuvre pour l’extraire vers le tarmac.

 

« La météo est clame. Tu vas faire des vols solo ! » Michel annonce la couleur d’entrée. Je ne m'y attendais pas, je pensais faire une première navigation vers Aix Les Milles et j’avais préparé mon vol dans cette optique en consultant les cartes VAC. Mais le temps que nous avons pris à sortir l’appareil du hangar nous a retardé. Qu'à cela ne tienne, cela va me donner l’occasion de remettre la couvert après mon premier solo il y a tout juste une semaine, ce qui n’est pas plus mal et confirmera si je mérite bien mon lâché !

 

Je fais le tour de l’appareil et m’installe. Me voici donc parti pour un vol de A à Z sans mon instructeur. Michel est dehors et attend la mise en route. J’ai terminé ma check-list et j’ai mis le starter car l’ULM n’a pas volé depuis hier et le moteur est froid. Je me concentre pour le démarrage. C’est la première fois que je vais le faire seul. Sans être complexe, le démarrage du moteur demande une certaine finesse de dosage dans la gestion des gaz, tout en réduisant progressivement le starter après avoir vérifié la pression d’huile et l’augmentation de la température.

 

Je branche les deux magnétos et tourne la clef. Je réalise que je n'ai pas brassé l'hélice, ça commence bien. J’interromps la mise en route, coupe les magnétos et fais tourner l’hélice tout en empêchant le moteur de se lancer. Puis, je remets les magnétos et lance le moteur en dosant le régime sur la manette des gaz. Pression ok, starter au minimum ok. Démarrage réussi ! Tiens, Michel me fait de grands signes… Ha, mettre les gaz au ralenti ! Deux erreurs en 30 secondes... Je ferai mieux la prochaine fois.

 

Le roulage se passe sans problème ainsi que les essais moteur. Comme la semaine dernière, je parle à haute voix pour ne rien oublier. J’annonce que je m’aligne et que je décolle. Michel veille la fréquence. Quel plaisir de se sentir capable de voler de ses propres ailes ! A 400 pied sol, je m’offre même le luxe de regarder les installations et le paysage alentour. Je suis presque seul en l’air, c’est un vrai sentiment de liberté et d’exclusivité.

 

900 pieds, 130km/h, 4300 tours/minute, variomètre à zéro : Les paramètres sont corrects, le vol est stabilisé. Je passe en vent arrière, m’annonce et prépare l’appareil pour l’atterrissage. En finale, je suis bien calé sur le plan, à 90km/h. Je compense les trous d’air avec les gaz, je me sens beaucoup plus à l’aise. Je vise mon point d’aboutissement en regardant à l’extérieur et commence mon arrondi, tout en douceur. Je rêve de maîtriser les kiss-landing ! Ce ne sera pas mal mais j’ai déjà fait mieux ! Je remets les gaz, rentre les volets et me en pallier pour prendre de la vitesse avant de prendre de l’altitude.

 

« Berre la Fare pour le cardinal – Je t’avais demandé de faire un complet et de retourner au point d’arrêt… », me dit la voix de Michel dans le casque. Dans l’action, je me suis laissé emporter par nos habitudes de remise des gaz et j’ai redécollé contrairement aux instructions… « Entendu, je fais un complet au prochain ». Je sais que nous en reparlerons au retour alors je passe à autre chose et me focalise sur la préparation de mon deuxième atterrissage. Je contourne un hameau et prépare la machine en vent arrière.

 

Depuis quelques vols, le ralenti de l’ULM fait des siennes. En réduisant, je sens instantanément qu’il me faut remettre un filet de gaz. Le moteur a des ratés et je n’ai pas vraiment envie qu’il s’arrête, quitte à le relancer. Je remets 2000 tours et tout rentre dans l’ordre. J’en parlerai quand même à Michel au retour.

 

La piste arrive et un avion termine ses essais moteur au point d’arrêt de la 34. Je me pose et dégage rapidement la piste par la droite pour rejoindre le taxiway. Il décolle et je ne tarde pas à le suivre pour mon troisième tour de piste. Cette fois, ce sera une PTU, c’est-à-dire une simulation de panne et un rapprochement.

 

Il y a du monde en l’air. Je me concentre pour faire le tri entre les messages qui me seraient adressés et les annonces des autres aéronefs. D’ailleurs, j’entends qu’un appareil se présente en finale. Je ne le vois pas encore alors je décide de faire une vent arrière normale pour éviter de le surprendre au moment du rapprochement et créer un incident. Finalement, en milieu de vent arrière, je l’aperçois en courte finale. J’estime que j’aurai le temps de faire ma PTU. Je converge alors à 45° vers la piste. Au niveau des chevrons, il est temps de lancer le rapprochement. Je regarde mon repère : le pitot n’est pas exactement sur la piste et je suis un peu loin mais ça devrait passer. Je mets le moteur au ralenti, compense et sors les volets et me laisse descendre. Je maintiens mes 90km/h tout en convergeant vers l’axe de piste et je cherche des yeux mon point d’aboutissement. Le but est de me poser sans avoir à remettre des gaz, il faut donc bien estimer la pente.

 

Il n’y a pas de vent, la difficulté est donc moindre. Néanmoins, une fois en base, je décide de ‘couper le fromage’ pour être sûr d’atteindre la piste. Il n'y a pas trop de vent, ça va être juste mais je sais que ça va passer. J'arrive à 45° de la piste, je passe à quelques mètres au-dessus de la maison en seuil de piste et de la ligne électrique et me pose en me sachant observé par le pilote de l'avion au point d'arrêt. Cette approche me fait repenser à quand je travaillais au salon du Bourget en 2009 à l'hélistation. J'étais à deux pas du seuil de piste et je me souviens avoir regardé ce F18 se présenter de la même façon en finale, en plein virage, après sa démonstration en vol. C'était à la fois beau et impressionnant. Aujourd'hui, je suis aux commandes et je poursuis mon apprentissage... 

Au prochain vol, Michel me confirme que nous irons aux Milles. Il m'invite à préparer notre vol et surtout l'intégration à ce nouveau terrain en consultant la carte VAC. 

Ce soir, je m'occuperai de prendre une date pour passer mon examen théorique. Je me sens quasiment prêt et une fois le sésame en poche, je deviendrai éligible à l'obtention du brevet de pilote d'ULM.