Saison 1 - Vol 5

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Un petit oubli

La confiance n'exclut pas le contrôle



Paramètres de vol

 

Date : 06/01/15

Jours sans voler : 2

Appareil : A22

Temps de vol (tdv) : 0:50

Total tdv : 4:15

QNH : Non relevé

Vent : Non relevé

Terrains : 1

Poser : 4

Total poser : 13


Notions abordées

 

- Visite prévol

- Principe d'un moteur

- Facteurs humains


 

Aujourd'hui, rien de nouveau : nous poursuivons les tours de piste pour ancrer ce que nous avons abordé au dernier vol. Tout va bien, je sais ce que je dois travailler et suis décontracté. L'ambiance est détendue et je pars serein à la conquête du déclic qui m'aidera à affiner mes atterrissages.

 

Pourtant, c'est bien un événement au sol qui va faire que je me souviendrai de ce 5e vol ! 

 

Chaque vol est précédé d'une visite d'inspection afin de vérifier la structure de l'appareil et sa motorisation : c'est la "prévol". Obligatoire, elle permet d'identifier toute anomalie qui remettrait en cause le déroulement du vol en toute sécurité. 

 

Nous ouvrons donc le capot afin de vérifier le moteur et ses différents circuits. Nous cherchons avant tout des traces de fuite, de vibration et faisons les niveaux si besoin.

 

Voici à quoi ressemble le moteur de notre A22 'Canari' : 

 

 

Quand on n'y connaît rien (comme moi), ça a l'air compliqué. Mais une fois que l'on a compris le fonctionnement des principaux circuits (eau, air, carburant, huile) dans les grandes lignes, c'est assez logique. 

 

 

 Ensuite, nous faisons le tour de l'avion. 

 

Ce tour a pour but de vérifier l'état des ailes, du pitot, des parties mobiles (ailerons, gouvernes, compensateur, portes), des trains, des antennes, de l'hélice. Histoire de vérifier que tout est bien accroché et remplit bien son rôle. 

 

Au cours de cette visite, il est important de s'assurer du contenu des réservoirs d'essence. Cela permet ensuite par une rapide conversion de connaître son autonomie en vol de manière fiable. 

 

Sur le A22, l'essence est stockée dans les ailes. Comme la lecture des jauges est approximative, il faut vérifier manuellement à l'aide d'une sonde graduée la quantité réelle de carburant embarqué. 

 

Je retire donc le bouchon sur le dessus de l'aile et plonge la sonde. Je relève les niveau, fais de même sur la deuxième aile. Bilan : RAS. 

 

Puis nous partons en vol. Après 45mn, nous rentrons. 

 

Par acquis de conscience, de retour au tarmac, Michel refait le tour de l'appareil pour vérifier que tout va bien... 

 

Il m'interpelle : "Tu n'as pas remis les bouchons d'essence avant de partir ??"

 

"..."

 

Nous avons volé avec tous nos réservoirs ouverts !... Heureusement sans conséquence. Après les avoir vérifiés, j'ai dû me laisser distraire et oublier de les refermer dans la foulée. D'ailleurs, nous retrouvons les bouchons un peu plus loin par terre sur le bitume... 

 

"Comme quoi, la confiance n'exclut pas le contrôle, tu t'en souviendras !!", me lance Michel.

 

C'est la raison pour laquelle de nombreux avions sont piloté par un équipage. Chacun des membres est qualifié mais personne n'étant à l'abri d'une erreur, cela permet de se répartir les tâches et se contrôler mutuellement pour rattraper le coup si besoin.

 

D'ailleurs, le "facteur humain" revient très fréquemment dans les conclusions dressées par le Bureau d'Enquête et d'Analyses (BEA) chargés d'analyser les causes d'accidents pour dresser des recommandations qui éviteront qu'elles ne se reproduisent. Souvent, il s'agit d'erreurs humaines anodines passées inaperçues... 

 

Voici un exemple qui m'a touché personnellement car c'est un ancien collègue qui était aux commandes (lien : site du BEA-Défense). 

 

 

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Rapport public BEAD-air-A-2012-019-A.pdf
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Une belle leçon d'appel à la rigueur ! Je suis sûr que de nombreux pilotes ont des anecdotes semblables à celles-ci en mémoire.